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Interview avec Muriel Sarkany

Interview avec Muriel Sarkany

Voyage en Océanie

26 mars 2009, 

Peu de gens le savent, mais Muriel Sarkany préfère le soleil à la neige. Cet hiver le seul endroit décent où trouver du soleil était dans l'Hémisphère Sud. Profitant de la fin de la saison des compétitions, Muriel s'est envolée mi-novembre pour l'Australie en compagnie de Julie Sprooten pour un voyage - initiatique - à la découverte du continent rouge. Après 6 semaines au pays des kangourous et 4 de plus au pays des moutons (la Nouvelle-Zélande), elle est revenue au plat pays avec un moral remonté à bloc et un paquet de souvenirs incroyables.
A lui tout seul, son blog de voyage vaut le coup d'être vu. Des centaines de photos témoignent du potentiel d'escalade dans ces deux pays. Il fallait néanmoins qu’on en sache un petit peu plus sur ses impressions.

Belclimb : Deux mois et demi, ça laisse pas mal d’occasion pour faire un maximum de découvertes. Est-ce que c’est suffisant pour écumer les spots d’Australie et de Nouvelle-Zélande ?

Muriel: En fait, nous sommes parties 1 mois et demi en Australie et 1 mois en Nouvelle-Zélande.
En Australie, nous sommes restées 3 semaines dans les Blue Mountains. Mais ces 3 semaines sont passées tellement vite, il y avait encore beaucoup de voies à essayer, surtout dans les grandes voies.
Nous aurions voulu aller aux Grampians et Arapiles mais ce sera pour le prochain trip ;-), la température y était vraiment trop élevée.

Pour ce qui est de la Nouvelle-Zélande, arrivées à Christchurch dans l’île du sud, plusieurs locaux nous ont conseillé d’aller directement à Babylon qui se trouve à 9 heures de là.
Les conditions météo allaient changer dans les 5 jours… Et oui, ce n’est pas pour rien que ce pays est si vert ;-) la pluie y est très habituelle. En effet, dans les Fiordlands, il pleut environ 10 m d’eau par an.
A Babylon, il y a 2 secteurs, dont un qui a été trouvé il y a peine 1 an et demi, les locaux n’ont pas chômé… Il s’appelle Little Babylon et il y a aussi des multipitches dans d’autres secteurs aux alentours.
Comme il ne nous restait plus beaucoup de temps, nous avons décidé de tracer vers Castel Hill, un énorme site de bloc composé de plusieurs secteurs (Qantum field, Spittle Hill et Flock Hill,...), des champs de blocs blancs, pour ceux qui aiment les plats et les « rétas » mais sous 40°C, également beaucoup trop chaud...

Comment avez-vous organisé votre voyage ? Plutôt à l’avance ou au jour le jour ?

Nous avons juste pris les billets d’avions, et en gros on savait ce que nous voulions voir : Alice Springs, Kings Canyon et Ayers Rock (Uluru, rocher sacré pour les Aborigènes) ensuite la Grande barrière de corail (Cairns) pour faire un baptême de plongée sous-marine et du skydiving puis les Blue Mountains. Et ensuite l’île du nord de Nouvelle-Zélande et l’île du Sud et ses spots de grimpe.

Au travers du blog on peut découvrir des dizaines de massifs de difficulté, de bloc. Toi et Julie avez même fait des longues voies. S’il fallait en choisir deux parmi tous ceux que vous avez visités, lesquels conseillerais-tu aux visiteurs de Belclimb?

Sans hésiter, les Blue Mountains en Australie, avec sa multitude de belles voies dans tous les styles. Et Flock Hill en Nouvelle-Zélande pour ses blocs.

On dirait que vous n’avez pas arrêté de courir. Pas évident pour faire des perfs ? Tu as privilégié le à vue ?

Effectivement, lorsque tu es là-bas, tu as envie de voir un max de choses et bien sûr cela prend du temps parce que tu fais des kilomètres en voiture pour aller d’un site à l’autre. Un coup voir la Rainforest, les geysers, faire une rando sur un volcan, ces pays sont tellement beaux et dans tout ça nous avions très envie de grimper. Du coup, l’influx n’est pas toujours au rendez-vous ;-)
Quand nous sommes arrivées dans les Blue Mountains, je n’avais plus grimpé pendant 3 semaines, inutile de dire que j’étais en manque… mais j’avais très mal aux doigts à la moindre prise un peu coupante, je n’ai donc pas dépassé le 8a.
Difficile de faire des perfs… Ensuite mes doigts ont commencé à aller de mieux en mieux grâce aux conseils d’un ami ostéopathe sur place.
En Nouvelle-Zélande, j’ai également privilégié le « à vue » et quelques voies réalisées jusque 8b max.

10 semaines de voyage, ça laisse de bons souvenirs. Au retour, tu as probablement découvert que le site suédois 8a.nu te classait comme la meilleure compétitrice d’escalade sportive de tous les temps (classement occultant d’ailleurs certains compétiteurs avérés). Une autre belle surprise ?

En fait, je ne le savais pas jusqu’à ce que tu me le dises ;-)
C’est clair que cela me fait plaisir, c’est une forme de reconnaissance. Pour une fois que la compète est un petit peu valorisée…

Tu as décidé de recommencer l’entraînement en vue d’une 16ème (17ème ?) saison de compétitions au plus haut niveau. Où trouves-tu les ressources et la motivation nécessaires ?

18ième ;-)
Ce que je fais, c’est parce que j’aime le faire. J’aime m’entraîner, et me voir progresser, c’est très gratifiant de sentir que l’entraînement que je fais paye. Les compètes sont aussi des moments très particuliers. Parfois durs mais quand ça marche c’est tellement génial… je me demande souvent dans quels autres domaines on peut obtenir de telles sensations…
J’adore grimper, peu importe sur quel support : salle, falaises, blocs, voies, en compète ou juste pour le plaisir… je ne fais aucune différence, l’une de ces activités me ressource pour une autre et ainsi de suite.

Au regard du calendrier officiel 2009, certains grimpeurs pourraient envisager de participer au bloc et à la difficulté. La saison de bloc ne dure que 2 mois et demi. Quelle sera ta discipline de prédilection cette année ?

Il est vrai que l’année passée, j’avais émis l’idée de participer au circuit de bloc 2009. Je m’étais éclatée à Paris au championnat d’Europe. Mais le calendrier ne me le permet pas cette année, avec mes différents voyages, la saison de bloc démarre d’ici quelques jours…
Il aurait fallu que je m’entraîne depuis au moins 3 mois ;-)

Conclusion…

Ce voyage a été une merveilleuse expérience de liberté et de découverte, ce sont des pays extraordinaires. Les gens y sont d’une extrême gentillesse et la nature d’une rare beauté. Revenir a été difficile et je prévoie déjà d’y retourner. Sans blessures, cette fois ;-), afin de pouvoir grimper ce que je veux et de m’éclater encore plus. C’était la première fois que je m’accordais un si long voyage sans m’entraîner et ça fait un bien fou. C’est vrai que le retour est un peu difficile car j’ai pas mal de retard dans mon entraînement pour cette nouvelle saison, mais mes doigts et mon moral en avaient bien besoin !

Merci Muriel. On suivra attentivement tes différentes sorties cette année. Bonne chance!

Hube

Le site de Muriel Sarkany
Le blog du voyage en Océanie


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