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Anak Verhoeven

Anak Verhoeven

Grand espoir féminin

1 juin 2011, 

Il y a deux semaines, Anak Verhoeven obtenait pour la troisième fois d’affilée l’or en compétition internationale. Un peu plus tôt cette année, pendant les vacances de Pâques, la vice-championne du monde enchaînait également son premier 8b en falaise, Abrège Nief, à Saint-Léger du Ventoux. Née le 15 juillet 1996, Anak fait figure de grand espoir féminin en escalade sportive. Elle est d'ailleurs aidée par des marques prestigieuses comme La Sportiva. Autant de sponsors qui lui permettent, sous l’œil approbateur de ses parents, de s’entraîner dans d’excellentes conditions et de continuer à progresser dans sa salle préférée: Klimax. Il était plus que temps de lui poser quelques questions.

Belclimb: Comment as-tu vécu la compétition à Edimbourg le weekend passé ?

Anak: La compétition s'est déroulé sans problème et je n’étais pas vraiment nerveuse. Le voyage aller (ndlr: fortement ralenti par un train d’atterrissage récalcitrant), a été assez fatigant et difficile à gérer. Bien que nous soyons arrivés tard à l’hôtel, je ne l'ai pas trop ressenti le lendemain. J'ai pu attaquer dès le début mais je n'ai en réalité pas vraiment le choix.
La première voie était chouette, un itinéraire assez facile qui traversait le dévers. C’était une chouette mise en bouche qui m'a laissé de bonnes sensations. La seconde voie était plus technique et avait l’air plus à risque. Beaucoup de prises plates et des passages en équilibre la rendait moins évidente. Après coup, je peux dire que tout s'est bien passé. Sympa.
Le plus chouette moment du weekend a néanmoins été les retrouvailles avec les grimpeuses étrangères. Elena Bonapace tout comme d’autres filles autrichiennes ont manqué la compétition pour cause d'obligations familiales, mais j'ai tout de même retrouvé de nombreuses amies.

Comment s'est passé la finale?

On a lu la voie quasi toutes ensemble et toutes les filles étaient d’accord pour dire que c’était une voie difficile et pas évidente à comprendre. Le début était déjà très délicat avec de grandes prises plates. Heureusement je ne suis pas tombée. Malgré le fait que j'ai commencé à dauber rapidement, j'avais envie de continuer. Une fois les premiers passages derrière moi, mon escalade a été plus fluide et j'ai finalement chuté assez haut dans la voie. J'ai immédiatement su que je serais bien classée mais je n’étais pas du tout sûr d’avoir gagné. Deux filles devaient encore passer après moi.

Après l’argent aux championnats du monde à Edimbourg en septembre 2010, tu atteins l’or dans cette même salle sur une compétition européenne. Comment était-ce d’être de retour dans la salle des championnats du monde. Est-ce que tu y songeais?

C’était certainement chouette d’y revenir et de déjà connaître la salle. Mais c’était néanmoins une autre compétition et cela je le savais. Je n’y ai donc pas trop songé. D’ailleurs, en parlant de l’avantage que j’aurais pu avoir de connaître la salle, j’aurais tout aussi bien pu tomber dans les premiers mouvements de la voie de finale.

Durant les vacances de Pâques, tu as enchaîné ton premier 8b. A quel point t’y attendais-tu?

Je voulais vraiment réaliser un 8b. En falaise, on a l’avantage de pouvoir travailler la voie et de pouvoir la réessayer. Je savais que je pouvais faire du 8b mais il fallait encore trouver celui qui allait me convenir.
On n’a pas choisi de voies à l’avance mais on avait néanmoins regardé sur certains sites dont celui de Charlotte Durif quelles voies elle avait déjà réalisées mais Abrège Nief ne se trouvait pas dans la liste. Les faces Sud étaient trop chaudes pour moi et la face Nord trop froide. Abrège Nief est orientée à l’est et les dégaines s’y trouvaient déjà; ça aide. Les nombreux grimpeurs qui essayaient la voie m’ont tuyauté dans les passages difficiles. J’ai essayé la voie dès le premier jour de notre séjour et j'ai immédiatement réussi tous les mouvements. Ce qui m’effrayait le plus était la partie finale très technique avec des dégaines vraiment éloignées. Le deuxième jour, j'ai réalisé un très bon essai en présence de Muriel Sarkany.
Quand j’ai finalement réussi la voie, j’étais vraiment contente. Quand on achète quelque chose, cela s’use avec le temps mais cette prestation ne pourra jamais m’être enlevée.

Tu enchaînes apparemment de grands moments. Qu’est-ce qui se trouve encore sur ta liste? De quoi rêves-tu?

En falaise j’espère encore faire quelques 8b voir plus. Le plus important est que cela reste chouette. En compétition j’attends avec impatience les championnats du monde à Imst, fin août. J’aimerais également aller grimper une fois à Kalymnos.

Beaucoup voient uniquement les résultats et pas ce qui se passe derrière le rideau. Comment vis-tu/t’entraînes-tu pour tout ceci?

Je m’entraîne trois fois par semaine à Klimax et parfois aussi sur notre pan à la maison qui devient aussi le nid de notre chatte ‘Poeshpoe’ quand elle a des petits. Après la fin de la saison internationale en décembre, j'ai pris un peu de repos. J'ai continué à grimper mais plutôt des voies faciles. A part cela, je m’entraîne toute l’année. C’est pour ca qu’il est surtout important que ça reste chouette, aussi bien l’échauffement que l’entraînement. En fait je grimpe normalement, des voies difficiles bien sûr, mais ça doit toujours être en grimpant. Il n’y par exemple pour l’instant pas encore d’entraînements de force à mon planning. Mon papa réfléchit à ce qui est bon pour moi, ce à quoi je dois encore remédier et me dit ce que je dois faire. Moi je n’y pense pas trop. Je grimpe simplement et m’amuse tout en grimpant.
Depuis cette année, je suis l’école à domicile afin d’avoir plus de temps. Le début de l'année 2010 a été vraiment chargé. La première compétition à Imst par exemple a eu lieu durant un weekend normal en juin. Etre de retour le lundi sur les bancs de l’école pour un examen sans personne qui pouvait comprendre ce que j’avais enduré durant le weekend était vraiment dur. Maintenant je passe en même temps 2 à 3 cours du 2ème degré et cela me facilite la tâche. C’est plus facile de se concentrer sur les cours. On a une meilleure vue d’ensemble de ce qu’on a déjà étudié et de ce qui reste à faire et le lien est plus clair.

Pourquoi l’escalade et pas un autre sport?

Je n’ai jamais pratiqué d’autres sports. J'aurais pu trouver inintéressant de grimper avec papa et maman mais je me suis engagé dedans est j'ai trouvé ça chouette. Il semble maintenant qu’en plus je m’en sors très bien… Plusieurs choses font que l’escalade est si sympa. La variation par exemple. Il y a des sports où il faut souvent faire les mêmes mouvements. Quand on grimpe, on fait tout le temps face à de nouvelles choses, on fait continuellement de nouvelles découvertes. Il faut être inventif et pousser les limites. On utilise également tout le corps et c’est chaque fois un défi. La combinaison avec la réflexion, l’utilisation de la tête, en fait un sport intense.
Ce que j’aime également c’est qu’on peut grimper aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. En été, il n’est pas nécessaire de se retrouver enfermé à l’intérieur. En vacances, il est toujours possible de pratiquer son sport et de se retrouver en même temps dans des endroits uniques et magnifiques.

Bonne chance à Anak pour son été en falaise et ses compétitions au mois d’août.

Tijl

Le site Internet d'Anak Verhoeven


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