Profession: juge

Interview avec Wim Verhoeven

Rarement apprécié mais toujours indispensable, le juge d?escalade est comme l?arbitre de football, l?homme détenteur de la vérité et que tout le monde respecte. C?est sûr, Wim Verhoeven est une personne respectée dans le petit milieu de l'escalade belge. Certains diraient même crainte?

Cela n?empêche, à Braine-l?Alleud pour une Coupe de Belgique ou à Puurs pour une Coupe du Monde, Monsieur est tout autant motivé. Tirant derrière lui une équipe qui a tendance à se rajeunir de plus en plus, Wim nous rassure sur un point : de juges il en sera toujours question?

A l?occasion de la Coupe du Monde de Puurs, nous avons pris nos gants pour lui poser les questions que tout le monde se pose. Qui, que, quoi, comment? une formidable opportunité de mettre en avant le travail de ces adeptes des choses bien faites.

Interview avec Wim Verhoeven

BCN: Explique-nous en quelques mots comment est structurée l?équipe de juges qui supervise cette Coupe du Monde?
Wim: L?équipe de ce samedi (jour de la finale) est composée de 10 juges, toutes fonctions confondues. Parmi ceux-ci 6 Belges, 3 Hollandais et 1 Français.

BCN: Font-ils tous le même travail?
Wim: Pas du tout, chaque compétition a ses juges et les compétitions internationales sont régies par des règles très strictes qui doivent être appliquées. On compte ainsi l?ICC-judge (ndlr: ICC = International Council for Competition Climbing) et le Président du jury. A Puurs, il s?agit respectivement de la Hollandaise Chérie Goewie et du Français Jérôme Chapelle.

BCN: Le président a-t-il le droit de vie et de mort sur tout et tout le monde?
Wim: Non, sa fonction principale est la supervision complète de la compétition. Il contrôle que tout se passe bien autour de la compétition sportive. Il ne s?occupe pas de la gestion du public, ce qui reste la tâche de l?organisateur.

BCN: Et l?ICC-judge?
Wim: L?ICC-judge par contre contrôle les résultats qui sont encodés par les category judges (les autres). A eux deux, ils forment un tandem qui est imposé par l?ICC pour toutes les compétitions internationales au calendrier de l?UIAA, que ce soit pour l?escalade en tête (lead), en bloc (boulder) ou en vitesse (speed).

BCN: Et les autres justement, que font-ils?
Wim: Ce sont eux qui suivent le parcours des grimpeurs. Trois pour les dames, trois pour les hommes.

BCN: J?ai remarqué que cette année particulièrement, beaucoup de nouvelles têtes ont fait leur apparition derrière la table des juges?
Wim: Oui, les jeunes sont super motivés à devenir juges. D?autant plus qu?en Belgique et depuis peu (2004), nous appliquons les règles internationales pour les compétitions nationales. Cela permet aux juges belges d?être déjà formés pour l?international. Deux d?entre eux (Lieven et Johan) ont réussi leur examen pour l?international et sont ici pour leur premier stage.

BCN: Stage?
Wim: Oui, ils complètent leur formation et doivent suivre un stage pour chaque type de compétition : lead, boulder et speed. A Puurs, il s?agit de leur stage lead. S?ils passent les trois avec succès, ils seront nommés juges internationaux, fonction que j?occupe déjà pour le moment !

BCN: Qu?en est-il des effectifs en Belgique?
Wim: Ils sont très bons. L?année prochaine, nous devrions compter plus d?offre que de demande ! Nous devrons même faire une sélection parmi les candidats juges aux compétitions?

BCN: Quand se tient la prochaine formation et en quoi consiste-t-elle?
Wim: La prochaine formation a lieu le samedi 24 septembre 2005. Nous l?avons voulu très interactive. Peu de théorie et beaucoup de pratique.

BCN: Qu?est-ce qui pose le plus de problème à un juge?
Wim: L?organisation d?une compétition est un challenge en soi. Quand il s?agit d?une compétition officielle, notre boulot consiste à ce que tout se passe bien au niveau sportif. Difficile par exemple de jongler avec les absences de grimpeurs qui décideraient en dernière minute de ne pas venir pour cause de soleil alors qu?ils se sont inscrits au préalable.

BCN: J?ai pu constater que l?ambiance dans l?équipe est super amicale. Le juge n?est donc pas le méchant policier que l?on craint ?
Wim: Pas du tout. Nous faisons respecter les règles, c?est sûr. Mais nous pensons aussi à la formation des grimpeurs. Faire en sorte qu?ils soient aptes à participer ensuite à des compétitions internationales est une grande part de notre motivation.

Interview réalisée par Hubert Canart

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