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Le CAB-RCT fait route vers le Venezuela

Le CAB-RCT fait route vers le Venezuela

45 jours dans la jungle

6 février 2012, 

Un an et demi après avoir accosté sur les côtés écossaises complètement lessivé par 14 jours de tempête, le CAB-Rock Climbing Team est reparti ce dimanche 5 février pour de nouvelles aventures en paroi.
Pour ce enième projet ils ont choisi un tout autre cadre. Alors qu’ils avaient navigué à bord d’un bateau lors de leur précédent périple (voir cet article), ce nouveau voyage les amènera à explorer la jungle d’Amérique centrale. Direction les mythiques Tepuis du Venezuela. L’équipe des protagonistes sera formée par Sean Villanueva, Nicolas Favresse, Stéphane Hanssens et Jean-Louis Wertz. Quatre grimpeurs bénéficiant d’une solide expérience en escalade sur big wall.
Nous avons interrogé les deux premiers d’entre eux pour qu’ils nous livrent leurs impressions avant cette plongée dans l’inconnu.

Belclimb: Vous êtes plutôt habitués aux marches d’approche en milieu hostile. Cette fois-ci, ce sera la jungle. Qu’est-ce que cela vous inspire et est-ce que vous vous êtes préparés?

Sean: Ce qui nous a beaucoup inspiré au Groenland c’est la longueur “trou noir” une cheminée trempé, sale et velu. Nous avons entendu qu’au Venezuela il y a des parois entières dans ce style; 600m de jungle déversente, mouillée, boueuse, mousseuse, un véritable combat avec la végétation, les serpents, crocodiles et scorpions. L’ambiance jungle va être bien différente des conditions extrêmes de la Patagonie, l’altitude du Karakorum, et les grandes espaces de l’arctique (Baffin et Groenland).

Votre objectif est d’ouvrir plusieurs voies sur les Tepuis du Venezuela. Faut-il aller si loin pour trouver des faces encore inexplorées?

Nicolas: On a entendu une rumeur qu'il existe une face de 600m de haut extrêment déversante sur un Tepui qui s'appelle Amuri. Ce qui est vraiment unique ici c'est que ce serait probablement une des faces de cette taille les plus déversantes au monde et dont la partie la plus déversante est encore vierge. Le rocher c'est du quartzit donc un type de grès mais très solide qui apparemment est d'une qualité exceptionnelle et qui, selon nos infos, se prête particulièrement bien à l'escalade traditionnelle aventureuse comme on aime. C'est sans aucun doute un challenge qui sera très difficile à soulever.

Sean: A savoir aussi qu’on n’est pas les seuls dans ce coin… le hasard fait qu’une autre équipe a choisi le même objectif pendant la même période! Dans cette équipe il y a Siebe Vanhee !!! Il est là avec un Américain et deux Anglais. Ce sont des bons copains à nous, donc ça risque de bien épicer la musique. Ils ont 10 jours d’avance sur nous… C’est complètement par hasard que deux expéditions se retrouvent en même temps dans la région.

Il existe une centaine de Tepuis. Allez-vous en choisir un seul ou plusieurs? Où se situe(nt)-il(s)?

Nicolas: Notre premier objectif est donc de tenter de grimper en libre cette face sur le tepui d'Amuri. Peut être qu'on y restera pendant toute la durée de l'expé. Ça dépendra de ce que l'on trouve là-bas, si on est motivé par plusieurs lignes sur ce mur, si on se motive pour une ligne très difficile qu'il faut travailler ou si on repart avec la queue entre les jambes. Pour atteindre la face déversante d'Amuri, on embarque tout d'abord dans un petit avion Cesna depuis Cuidad Bolivar qui nous amènera au coeur de la jungle dans le village amazonien de Yunek. De là, 4 jours de marche à frayer notre chemin parmi les animaux sauvages devraient nous y amener.

Vous êtes à nouveau quatre en paroi. Est-ce que c’est un avantage de grimper avec deux paires?

Sean: Le plus important n’est pas le nombre de personnes, mais bien l’ambiance, la bonne énergie et l'esprit dans l’équipe. Mais à quatre nous sommes flexibles pour partir en deux équipes de deux ou au cas où un se ferait mordre par un serpent, on peut aussi grimper en équipe de 3.

Le CAB-RCT accueille un nouveau venu en la personne du photographe Jean-Louis Wertz. Une bonne recrue?

Sean: Ce petit nain blanc bec Liégeux (de Liège) est vachement moche et son QI n’est pas élevé. Il n’aura donc aucun problème à s’intégrer dans l’équipe. On ne le dirait pas comme ça mais c’est un grimpeur très doué, même quand il ne grimpe pas pendant une longue période, il garde les sensations. C’est un grimpeur très léger sur les prises et bien en contact avec ses instincts, ce qui est très important dans le terrain d’aventure. Ensuite, en plus d’être un très bon grimpeur, il est aussi un bon photographe. Donc on espère revenir avec des belles images…

Vous serez une nouvelle fois couper du Monde. Comment allez-vous communiquer avec l’extérieur?

Sean: On sera complètement coupé du monde, donc on va communiquer par facebook et par notre site web. On a pris le téléphone satellite du CAB, donc on espère envoyer des petits messages de temps en temps. Malheureusement on n’aura pas la possibilité d’envoyer de photos…

Le site www.xpedition.be
La page Facebook xpedition


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