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Bleau, De Grès Six

18 mai 2005, 

Le topo

Bleau, De Grès Six, c?est le tout nouveau topo de Fontainebleau. Une édition fraîchement sortie de presse signée Dominique et Jean Jaques Naëls offrant au grimpeur de sixième degré une compilation des plus beaux itinéraires de ce niveau tous secteurs confondus.

Affiché au prix de 19,85 Euros, le livre est facilement dénichable. Soit au Parking du Cimetière vendu à la célébrissime camionnette connue pour le ressemellage de chaussons, soit dans l?un ou l?autre tabac local.

Vous l?aurez compris, cette petite bible propose une compilation exhaustive de parcours tournant autour du 6e degré et ce, par massif (58 au total). En d?autres termes, sur base des cotations bleausardes, tous les circuits entre rouge et noir et de temps en temps blanc. Petit extra, les auteurs ont également pensé à doter le topo d?une série de passages non marqués, ce qui vous mènera de temps à autre à quelques véritables perles du genre. La fin du recueil répertorie quant à elle les 7a les plus prestigieux de Fontainebleau, une insertion subtile qui en fait un topo quasiment complet.
Seul petit bémol, qui apparaît relativement vite à l?usage: la qualité de la couverture. Un peu trop fine et donc fragile à notre goût.

Day 1

Le week-end des 26 et 27 février est annoncé grand beau temps par la météo. Fieke et moi décidons de nous rendre à Fontainebleau pour aller tester ce topo si prometteur. Direction l?Eléphant où nous nous arrêtons par un ciel rempli d?étoiles?
Il est 8h30, temps de se réveiller. La glace pend à la fenêtre de notre camionnette. Pas de soucis pour autant, le soleil est bel et bien de la partie. Ses rayons transpercent les fenêtres et viennent nous éblouir. 3 quarts d?heure et 300 mètres plus loin, nous nous échauffons dans un circuit bleu. Le soleil commence tout doucement à réchauffer l?atmosphère, ce qu?il laisse présager d?excellentes conditions. De quoi nous laisser tenter par le circuit noir, qui lui aussi se trouve décrit dans le topo.

Les deux premières voies, Noir 1 et 2, sont respectivement Le Dos de l?Eléphant et L?Y, deux des itinéraires les plus connus du massif, situés à même l?Eléphant, tout au début du secteur. Premier conflit de cotation, la première est côtée 6a dans le topo mais nous semble plus facile que la seconde côtée seulement 5c. La difficulté de la première consiste dans le placement très haut des pieds permettant d?atteindre la deuxième prise. La sortie se fait sans difficulté aucune.

La numéro 3, Chute de moral, semble a priori être un 6b, duquel une prise a cassé à +/- 4 mètres de hauteur. Après une série d?essais infructueux, nous passons à la suite? Les itinéraires suivants se trouvent sur un des morceaux de rocher les plus connus du massif, le Lépreux. Deux voies nous intéressent ici, en l?occurrence deux 6a. Le premier, Les Bosselettes du Lépreux, noir nr. 21 sur le côté plat, consiste en un coup de rein vers le haut et une sortie en adhérence.

Le deuxième, Noir numéro 20, La Fissure du Lépreux, ne se laisse pas aussi facilement dompter, mais succombe pourtant après trois essais. Juste le temps d?appréhender les mouvements techniques des pied et la sortie ?à plat?. (Photo de droite)
Le numéro 23, La Moreau, catalogué 6b+ dans le topo, mais 6a selon d?autres, propose un départ compliqué sur petites prises. Une fois déchiffré, le passage continue sur de bonnes prises. Sans conteste, notre plus belle voie de la journée.
Après un regard croisé dans le topo et sur notre montre, il apparaît rapidement que nous n?aurons pas d?assez de temps pour travailler tout le circuit, un rendez-vous nous attendant au Rocher Fin.
Plus petit massif que l?Eléphant, il offre une escalade sur plaques marbrées et par conséquent, sur petites prises plutôt acérées? Situé sur un dos de colinne pas loin des Rocher du Potala et Diplodocus, il suffit d?une bonne vingtaine de minutes pour l?atteindre à partir du parking. Vous y trouverez quantité de voies de 5a à 7a compris en naviguant au gré du circuit rouge ainsi que des voies non marquées. Du plaisir pour tous?

Le topo en main, nous nous rendons dans la foulée vers ce qui devrait être un surplomb en 6b. Une fois devant, nous nous armons de notre courage et engageons le combat. Une demi-heure plus tard, nos essais sont toujours improductifs. Nous apprendrons plus tard qu?il s?agissait d?un 7b+... Un peu d?entraînement sera donc nécessaire!
La fin d?après-midi fait tomber le vent qui avait gentiment éloigné les nuages d?au-dessus de Fontainebleau. De gros flocons blancs tombent du ciel. Mauvais présage : les prévisions annoncent un paquet de neige pour la nuit. Après un dernier coup d??il dans le topo, nous décidons de nous rendre au Bas Cuvier le lendemain.

Day 2

La matinée confirme nos craintes. Réveil brutal sous la neige. Il est écrit que nous ne grimperions pas beaucoup aujourd?hui. C?est à contre-coeur que nous optons pour un peu de randonnée. Nous décidons d?entreprendre une longue marche en vue de reconnaître le massif de La Reconnaisance? Il s?agit d?un nouveau secteur dans les parages de La Merveille. Nous engageons la marche sans oublier de mettre croissants et chaussons dans le sac à dos.
Le soleil fait néanmoins de son mieux pour percer. La neige commence à fondre sur la plupart des blocs. Ici et là quelques grimpeurs s?affèrent à nettoyer ce qui peut l?être. Allons-nous grimper ? Difficile à dire. Un peu plus loin, les rochers sont couverts par l?eau de la fonte des neiges, ce qui ne nous rassure pas vraiment. Peut-être vers midi? La randonnée continue.
Il faut le voir pour le croire. Même si Fontainebleau est considéré comme le temple du bloc, découvrir cette forêt sous la neige vaut sans aucun doute le détour. De retour au Bas Cuvier, nous constatons que les faces Sud sont sechées par le soleil!!! Via la Route du Luxembourg, direction le parking afin de récupérer nos crashpads. Nos chemins croisent La Merveille, un rocher solitaire abritant une série de passages de haute difficulté, La Merveille même, 8a+ et La Dalle de Fer, 7c, itinéraires qui parlent à l?imagination.

En route vers le centre du Bas Cuvier, et là aussi le topo nous renseigne sur l?existence d?un circuit rouge comprenant des voies entre 5b et 6c+ (7a) ainsi que sur la présence d?un nombre très important d?itinéraires non marqués (5c-7b). Impossible de tout essayer en une après-midi, nous nous concentrons donc sur le secteur à proximité de La Marie Rose. Une vingtaine de bloceurs s?y sont donné rendez-vous autour de quelques rochers grimpables.

Les blocs rouges ne nous résistent pas! La prudence reste toutefois de mise. La neige trône effectivement au dessus des rochers et les sorties s?improvisent au gré des passages.

Fieke jette son dévolu sur La Marie Rose, un beau 6a en dalle, qui semble être un des tous premiers 6a de Fontainebleau. Trop beau pour ne pas être grimpé. Les 2 ?plats? maîtrisés et c?est la sortie en vue! Quatre essais tout de même... Très belle voie mais un peu morpho, ce qui favorisera les grands sur les derniers pas.
Il se fait tard, très tard, le temps de rentrer vers la Belgique. C?est sûr, nous serons de retour dans le mois, non sans avoir prié les dieux de la grimpe pour une méto plus clémente.
Une petite conclusion s?impose: peu importe votre niveau ou votre expérience, à Fontainebleau il y a assez de voies pour tout le monde. A tous ceux qui n?y sont jamais allés, un message: foncez!

Kevin


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