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Goldfinger, le doigt sur l'essentiel

29 avril 2002, 

Goldfinger reste bien en Belgique le seul et unique moyen d'approcher de près quelques-uns des meilleurs grimpeurs de la scène mondiale. Vous les avez tous vu en photo dans les magazines ou aperçu sur Internet. Samedi, c'était en chair et en os que plus de 350 spectateurs privilégiés purent les découvrir.

Que penser donc d'un panel de grimpeurs à faire pâlir d'envie bien des compétitions internationales ? Les laisser grimper, c'est sûr. Les interviewer, c'est encore mieux. Et c'est ce qu'ont fait pour vous les rédacteurs du BCN avant et après la compétition.

33 top climbers

Muriel Sarkany: vainqueur... morale

Muriel n'a décidément pas de chance avec Goldfinger. Après avoir terminé deuxième en 2000, elle termine à la même place cette année malgré une performance dans la voie de finale qui lui aurait permis de gagner n'importe quelle autre compétition internationale. De là, la première question que le BCN lui a posé.

Muriel, déçue, termine à la deuxième place

BCN: Muriel, tu n'as décidément pas de chance avec Goldfinger, que penses-tu du système d'attribution des points qui t'a fait 'perdre' la première place ?
MS: A vrai dire, je n'y comprends rien. Je pense même que certains des organisateurs n'ont pas tout saisi à la règle eux-mêmes. Il s'agissait d'un calcul de points sur base de pourcentage, la prise 23 de la voie correspondant par exemple à 85% de l'enchaînement. Cela permettait de désigner le vainqueur grâce à l'addition des pourcentages obtenus dans les trois voies...

BCN: Beaucoup de gens se demandent toujours pourquoi tu n'as pas participé à l'édition précédente, peux-tu nous expliquer ?
MS: Deux raisons expliquaient mon absence, la première et la principale étant que Goldfinger 2 tombait très (très) mal dans le calendrier international. On nous demandait d'être au top en mars alors que la saison commençait véritablement en juin... D'un autre côté, j'avais peu apprécié la qualité de l'ouverture des voies lors de la première édition: un pas morpho m'avait fait chuté dans une voie tout à fait accessible. Inacceptable à ce niveau. Cette fois-ci, ils ont fait plus attention, mais j'ai failli être surprise à nouveau.

BCN: Dernière question: dans l'ensemble, quelle est ton impression sur la compétition ?

MS: Mis à part ce problème de calcul des points, les voies étaient techniques et intéressantes. Par contre, il y avait selon moi un peu trop de grimpeurs en isolement. Les organisateurs auraient dû penser à dispatcher une partie d'entre nous dans une autre salle (ndlr: 33 grimpeurs avaient répondu présents pour cette troisième édition de Goldfinger).

Tomas Mrazek, futur lauréat ?

Certains diront qu'il était le favori de cette troisième édition, d'autres qu'il a terminé deuxième. Nous nous limiterons simplement à dire que Tomas est une force de la nature et que ce n'est pas la dernière fois qu'on entend parler de lui. Un gars à suivre de près.

Tomaz Mrazek sur la 2ème marche du podium cette fois-ci

BCN: Venant de Tchéquie, est-ce que ce n'est pas un peu difficile de se rendre en Belgique pour une compétition d'escalade ?
TM: Oui, c'est clair. Mais je ne regrette pas du tout mon déplacement. Les voies étaient dures, complexes et l'ambiance dans la salle était elle aussi excellente. En plus, je termine deuxième et c'est vraiment un bon résultat.

BCN: La voie de finale avait été ouverte pour permettre aux cinq finalistes de grimper haut. Quel est ton sentiment à ce sujet ?
TM: Je pense que les ouvreurs ont effectivement opté pour la solution spectacle. La voie était facile jusqu'au 3/4, moment choisi pour placer trois mouvements qui ont opéré la sélection. D'un autre côté, le fait de partir premier de la finale m'a mis la pression. C'est peut-être pour cela que je ne suis pas sur la première marche du podium aujourd'hui.

Martina Cufar. Et de trois !

Martina Cufar : the finalsNous nous étions dit il y a trois ans: Goldfinger, c'est vraiment fabuleux. Le grimpeur qui remporte la compétition trois fois touche le jack-pot, le doigt en or d'un kilo. Trois ans et autant de victoires après, rien de tout cela pour Martina Cufar, les prétentions de la compétition ne sont plus les mêmes, mais Martina ajoute néanmoins un succès supplémentaire à son palmarès déjà bien fourni.

BCN: Alors, après trois victoires, l'heure est venue de faire un premier bilan. Que penses-tu de Goldfinger par rapport aux autres grands rendez-vous internationaux ?
MC: La compétition Goldfinger a cela de particulier qu'elle se tient dans une salle très petite où l'ambiance est tout de suite perceptible. Cela change des autres compétitions et cela explique notamment pourquoi j'apprécie énormément venir ici. Cette année était également différentes des deux précédentes vu que la concurrence y était beaucoup plus forte, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi.

BCN: Vous avez parcouru les voies de demi et de finale ouvertes pour les Hommes. Est-ce que ce n'était trop dur ?
MC: Au contraire, elles étaient très sélectives et c'est ce qu'on demande à ce niveau. La difficulté était progressive et elle a permis de faire la sélection parmi les concurrentes. De mon côté, j'ai fait une hésitation dans la voie de finale, ce qui m'a valu de tomber quelques mouvements avant Muriel.

Olivier Favresse échoue de peu...

Olivier Favresse se console avec la bière localeIl s'en est fallu de peu, à vrai dire d'une seule petite impulsion qui aurait permis à Olivier Favresse de saisir le bac synonyme de demi-finale bien méritée. Au lieu de cela, Olivier se morfond en pensant à l'année prochaine en espérant toutefois que le sort sera pour une fois avec lui.

BCN: Olivier, que dire de Goldfinger troisième édition ?

OF: Peu de choses. Malheureusement pour moi, les présentations de grimpeurs ont duré bien trop longtemps. 3/4 d'heure qui m'ont complètement refroidi et c'est forcément stressé que j'ai abordé la voie. Résultat: une chute au dernier mouvement et une compétition qui se termine plutôt que prévue...

Ce mardi, Olivier a trouvé une autre consolation que la bière locale. Il a réussi Shingen (8b++), une des voies les plus dures de Belgique.

Alexandre Chabot, dur dur...

Alexandre se souviendra de Goldfinger. Après avoir zippé l'année passée et hypothéqué par là-même ses chances de victoire, il se retrouve troisième ex aequo sans avoir véritablement combattu. Dur dur d'être compétiteur...

BCN: Quelles sont tes impressions après cette finale ?
AC: Eh bien, aujourd'hui, c'est le plus fort en bloc qui a gagné. Je pensais sérieusement que la voie allait être plus soutenue ce qui explique que j'ai axé ma lecture sur la première partie. Grande erreur puisque c'était un 7b jusqu'au 3/4 suivi de trois pas de blocs... En définitive, je suis plutôt déçu, même si je préfère tomber sur un pas infranchissable que super daubé dans les poignets.

BCN: A part les voies, que penses-tu de l'organisation ?
AC: En clair, si j'étais Muriel Sarkany, je me poserais des questions. C'est vrai que Goldfinger ne dispose pas de la même expérience que celle des Coupes du Monde, mais tout le monde sait qu'on remet les compteurs à zéro avant la finale, ce qui n'est pas le cas ici. Cela explique d'ailleurs pourquoi j'ai été 5ème l'année passée alors que j'avais grimpé plus haut que les 3ème et 4ème...
Ensuite, il reste la durée de la présentation trop longue et le temps de récupération un trop court, deux petites heures dans mon cas. En général, on ne fait jamais trois voies de ce niveau dans la même journée.
Mais dans l'ensemble il y a un net progrès par rapport à l'année passée.

François Petit et Peter Bosma se reposent. Dur dur ...

Hube


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