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Descente aquatique du Trôs-Marets

20 août 2002, 

Situation & accès

Liège - Malmédy - Mont-Beverce
Plateau des Hautes Fagnes

Cartes

  • Carte touristique du plateau des Hautes Fagnes 1/20.000
    • Planche 3: Région Sud-Ouest
  • Cartes IGN 1/25.000
    • Sart-Xhoffraix 50/1-2
    • Stavelot-Malmedy 50/5-6

La Cascade du BayehonAccès 1:
Du centre de Malmédy, prendre la direction d?Eupen, suivre la route sur 3,3 km jusqu'à un virage très prononcé à droite. (Panneau Trôs-Marets sur le petit pont). Emprunter le chemin qui longe la rive droite du Trôs-Marets, pour stationner les voitures un peu plus loin à l'orée du bois.
Remonter le sentier qui surplombe la rive gauche du ruisseau. Arrivé à un Y, descendre vers la gauche, jusqu?au ruisseau et une passerelle.
Si L?on ne désire pas effectuer la première partie du ruisseau on peut démarrer de la passerelle, pour rejoindre directement l?entrée du défilé. Sinon, Poursuivre par la rive gauche, remonter le chemin pour rejoindre deux chênes, actuellement isolés. Ils dominent le cours d'eau et la 1ère cascade. (+/-30 minutes)

Accès 2:
De la Baraque Michel, poursuivre jusqu'à la bifurcation du Mont Rigi, descendre la route de la Baraque en direction de Malmédy sur 5 km 700, jusqu'au carrefour de l'auberge de la fagne. Prendre à droite vers Hockai, la route de l'ancienne douane que l'on suit sur 1500 mètres jusqu'au parking et le pont qui enjambe le Trôs-Marets.
Suivre la rive gauche du ruisseau jusqu'aux chênes et la première cascade (environ 15 minutes). Ou continuer le chemin jusqu?à la passerelle.

Accès 3:
Par l'autoroute E 42 Liège-Malmédy, prendre la sortie n° 10 vers Hockai ? Francorchamps - Mont-Xhoffraix. Arrivé à Hockai, prendre en direction de Malmédy-Eupen. A la sortie du village, à hauteur du panneau routier Hockai Barré poursuivre sur 3 km 300 jusqu'au petit pont qui enjambe le Trôs-Marets, le parking est situé à gauche.

Navettes:

  • Tros-Marets: 5 km 300
  • Parking amont du Trôs-Marets et celui de la cascade du Bayehon: 5 km 200
  • Parking amont du Trôs-Marets et celui de la cascade de Reinhardstein: 8 km
  • Parking du Bayehon et celui de la cascade de Reinhardstein: 4 km 700

Avant-propos

Ayant pendant de nombreuses années pratiqué le ski de fond et la randonnée dans les Fagnes, je connais assez bien le haut plateau, plus particulièrement la région qui englobe la Baraque Michel, Botrange, Xhoffraix, Bevercé etc? C'est dans cette superbe contrée que coule le Trôs-Marets.

Dans sa partie aval inférieure ce pittoresque et tumultueux ruisseau prend véritablement des allures de Torrent alpestre. Le sentier qui longe la rive gauche domine le lit du ruisseau de plus de 30 mètres par endroits et de 40 mètres au sommet du Vallon. Ayant emprunté ce sentier, à maintes reprises et en toutes saisons, je croyais connaître le site, c'était une lamentable méprise. En effet, pour découvrir le Trôs-Marets, il était indispensable de suivre intégralement son lit, ce que, jusqu'à lors nous n?avions jamais fait.

Il est vrai que dans les années 70, en Belgique le canyoning est totalement inconnu. En ce qui me concerne, c?est seulement en 81 que je prends connaissance de l?activité en lisant dans le Clair-Obscur un article de Jean-Claude London (toujours excellent) sur le canyon d'Holçarte ? Olhadibie, et c?est en septembre 1988 que je réalise ma première descente en effectuant l'intégrale du canyon des Ecouges.

Chronologie des faits

Eté 2000, le mois de juillet est pourri et les conditions climatiques déplorables, on atteint des records concernant les températures et la pluviosité. Effectivement, cela fait maintenant 15 jours qu'il pleut sans discontinuer. La suite, on le sait, sera tout aussi exécrable.
Toutes les rivières du pays sont en crues, c'est idéal pour une descente à la nage, de toute façons, il n'y a pas grand chose d?autre à faire? Remenber !! la cascade du Bayehon !!! Avec ce qui tombe en ce moment ça pourrait être marrant, et le Trôs-Marets?
Du canyoning, au Trôs-Marets, c'est complètement ridicule hormis peut-être la cascade finale, et les rapides du Pouhon des Cuves, c'est sans grand intérêt.

Ce 17 juillet, nous débarquons à la cascade du Bayehon, le spectacle est superbe, le ruisseau en crue dévale la pente en mugissant, aborde un toboggan de 30 mètres, puis effectue une chute de 5 mètres pour s'abattre dans une grande et belle Vasque Circulaire Blanche d'écume. Vite fait, bien fait, nous nous équipons et jouons avec la cascade. Dans la foulée nous prenons une série de clichés. Une heure et demie après et 5 km plus loin, nous sommes au Trôs-Marets, nous apercevons la première cascade, bon sang quel débit!
Ce que nous allons découvrir sera au- delà de nos espérances, une quinzaines d'obstacles, cascades, rapides, glissades, et sauts, s'échelonnant sur plus d?un kilomètre de longueur certes, interrompu en divers endroits par de la marche, sans grand intérêt il n?empêche, que ce ruisseau Fagnard ne peut que devenir la Référence Belge de descente aquatique.

Cinq jours plus tard, nous sommes de retour afin d?équiper le parcours, le niveau à descendu de plus ou moins 20 cm, ce n'est plus la même chose mais cela facilite le brochage. Par contre, la profondeur de la vasque aux Jumps reste inchangée. Ce jour-là, nous avons sauté et plongé, oui plongé (plonger!! Je sais on ne peut pas) à satiété.
Trois jours après, c'est le déluge, il tombe des hallebardes sans discontinuer et nous sommes de nouveau sur place. Ce que nous voyons est plutôt impressionnant, le débit des eaux et la violence du courant, sont à leur paroxysme. Malgré le vacarme du Torrent, je sens et j'entends le bruit caractéristique des galets qui roulent sous les pieds. Sans corde il est absolument impossible de tenir debout. Arrivés au-dessus de la première cascade, nous nous rendons compte qu'il est impossible de descendre en rappel. Qu'à cela ne tienne, on peut toujours essayer en glissade, sitôt dit, sitôt fait, certes elle fût limite, mès' ti sai bin nos ôtes, (Film à l?appui). Nous avons descendu intégralement le ruisseau ce jour-là, en évitant certains obstacles, impossible à franchir car particulièrement périlleux.

Géneralités

Les pluies et les neiges sont fréquentes sur le haut plateau. L'eau est abondante, une multitude de ruisselets collectent l'eau des sources et les innombrables suintements des tourbières. Le Bayehon et le Trôs-Marets naissent aux environs de la fagne du Neûr Lowé, non loin du Signal de Botrange. A hauteur de la Fagne du Setay, le Bayehon part à gauche vers Longfaye, où la vallée se creuse de plus en plus pour former une magnifique chute d?eau. Le Trôs-Marets se dirige vers le Sud-Ouest, il longe la Fagne du Setay, puis, celle du Fraineu pour rejoindre et croiser la route de Xockai-Xhoffraix, puis lentement mais sûrement la pente s?accentue et après environ 1.000 mètres atteint la première cascade départ de notre course.

Géologie

Le sous-sol, du plateau des Hautes-Fagnes, est essentiellement formé de Phyllades et de Quartzites. Aux alentours du plateau, on remarque aussi d?autres roches telles que de l?Arkose, du Grès, et du Poudingue, comme, notamment au Trou Ozer.
Le Trôs-Marets est principalement composé de Quartzophyllades, avec inclusion de Grès et quartzites, particulièrement résistant à l?érosion, et aux forages.

Caractère aquatique

plan - cliquez pour enlargir

L?eau est en générale assez froide, en automne et en hiver, elle est de 4 à 7 degrés environ.
Par débit normal, le Trôs-Marets ne présente aucun intérêt pour notre discipline.
A faire par bon débit et en crues, la néoprène complète est indispensable, le parcours devient sportif et assez technique par endroits.
Pour les plus hardis, il est réalisable en méga crues, mais, il devient hasardeux à certains endroits. L?eau à la base des cascades effectue des mouvements tourbillonnaires assez conséquents, accompagnés d?une écume épaisse (Gâteau de Savoie) La reconnaissance préalable des bassins de réception qui peuvent bien évidemment présenter des pièges, comme des branches, et ou des troncs d?arbres n?est plus possible.

Dimensions

  • LONGUEUR: 1300 Mètres
  • DENIVELEE: +/- 100 m
  • ENGAGEMENT: Aucun, il est possible à tout moment de quitter le ruisseau.
  • MATERIEL: Néoprène, et avec une C 30 on fait tout.

Cheminement

coupe

A la première cascade (des deux chênes) deux possibilités nous sont offertes; soit on pose un rappel sur les chênes pour descendre et aboutir directement dans la vasque (C30) pour ensuite remonter facilement par la rive droite, afin d?effectuer sauts, rappels, ou glissades. Soit directement par la rive droite, ou l?on se retrouve au niveau de la cascade (2 broches rive droite).
On poursuit sur 300 mètres sans difficultés (sauf par grosses crues). Ce tronçon est entrecoupé de petits rapides et par la cascade Hérissée, rappel facultatif sur amarrage naturel.
Ensuite on pénètre dans le défilé, qui manifestement est la plus belle partie de la descente. Sur plus de 200 mètres c?est le Jura. L?encaissement du canyon accuse les 30 métres. Une broche en rive gauche permet de descendre la première cascade, puis celle du Chaudron, que l?on franchit en glissade ou en rappel (2 broches rive droite).
Vient ensuite, la belle et profonde Vasque aux Jumps qui mesure sept mètres de diamètre. On s ?y laisse glisser par une petite goulotte ou, on emprunte une vire en rive gauche, elle contourne le bassin, et autorise plusieurs sauts de 1, 2, et 3 mètres.
Un peu plus loin, on équipe la cascade du saut hardi (2 broches rive droite), qui effectue une chute de 4 mètres. Nous avons aussi sauté cet obstacle, mais pour ce faire, il faut pouvoir tenir debout sur le bord de la cascade. Tout dépendra du débit, et de la force du courant. Ici plus qu?ailleurs, avant d?effectuer le saut il est absolument impératif, de réaliser un sondage minutieux du bassin, car la réception se fait à un endroit précis entre des blocs.
On continue par une succession de rapides, et de cascatelles, notamment celles de L?émasculateur (1 broche rive gauche), et la castrale (1 broche dans le lit). Elles portent bien leur noms, n?essayez pas de les passer en glissade.
La suite du cheminement est plutôt monotone jusqu?aux rapides du Pouhon des Cuves puis ceux de la Passerelle et enfin la cascade du Gâteau de Savoie qui clôture la descente.

Remarques

Si au cours de votre descente, certaines broches vous paraissent totalement inutiles, ces dernières vous seront certainement indispensables lors de crues plus importantes.On observe fréquemment, à la surface des ruisseaux Fagnards, la formation d?écumes flottantes plus ou moins importantes. Elles sont très légères, grasses au toucher, de teinte blanchâtre ou brunâtre. Communément appelées Gâteaux de Savoie elles n?ont strictement rien à voir avec une quelconque pollution, bien au contraire, c?est un phénomène naturel provoqué par les matières humiques, qui s?insolubilisent suite à un essorage-moussage, et/ou après un brassage de l?eau sur les pierres.

Malgré que le Trôs Marets, soit anarchiquement fréquenté par des hordes "d'aventuriers pollueurs" qui descendent le lit du ruisseau à l'étiage, nous n'avons pas obtenu d'autorisation pour la descente sportive du ruisseau.

Bibliographie

  • Guide du Plateau des Hautes Fagnes
    R. Collard et V. Bronowski
    Edition Les amis de la Fagne

Remerciements

A Messieurs, Michel ANDRIEN, Richard GREBEUDE, Raoul PETERS, Vincent REMY (alias Stu) et à Serge WAUTELET (alias la Bête)


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