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15-10-2009

Le GDLA au Rawyl

Escalade sportive dans le Valais suisse

cedric claert

Cet été, le GDLA a été au Rawyl (dans le Valais en Suisse), la deuxième quinzaine de juillet. Pour ceux qui ne le savent pas encore, GDLA signifie Groupe De L'Année qui est composé de Nathan (Rosenfeld), Guillaume (Lion), Merlin (Didier) et Cédric (Claert).
Vous vous demandez peut-être d'où provient ce nom ? Cela remonte à un week-end de septembre 2007, à Freyr, où nous étions réunis : Nathan essaya (je dis bien essaya) de faire croire à Guillaume que Belclimb élisait chaque année le groupe des meilleurs grimpeurs qui recevait le titre de GDLA (chaque équipe participante gagnerait des points par jour passé ensemble en falaise en fonction de la majorité du site et selon le prorata du nombre de blagues débitées et de croix enchainées). Ce nom est finalement resté.

Revenons à cet été : nous sommes donc partis en Suisse avec pour objectif de bivouaquer plusieurs jours au Barrage de Tzeuzier qui abrite un incroyable potentiel de grimpe. Il s'agit d'une imposante barre rocheuse de calcaire d'une trentaine de mètres de haut. La flore est composée essentiellement de conifères (notons que nous avons eu droit à une initiation de la flore comestible des alpes par un grimpeur valaisan qui passait par là). La faune, elle, est composée de petits serpents dont des vipères aspic, de petits oiseaux (pour les connaisseurs, nous avons eu la chance d'apercevoir un trichodrome échelette), de vaches (dont on entendait les cloches nous réveiller gentiment le matin), et enfin, un renard passait de temps en temps nous dire bonjour le soir et laver nos assiettes durant la nuit.
Il serait impossible d'omettre de parler du cadre de ce lieu tellement il est magnifique. Chaque matin, en passant notre tête à travers l'ouverture de nos tentes, nous contemplions un paysage montagnard magique.

Les trois premiers jours, nous avons pu grimper pleinement sous un soleil radieux (mais pas de trop fortes chaleurs étant donné l'altitude). Cela nous a permis de découvrir une magnifique escalade, et (presque) chacun d'entre nous se fixa un projet. Nathan se mit à travailler un joli 7c nommé

« Coeur joyeux qui palpite
Battement d'aile de papillon
Loin de sa cage l'oiseau en fuite
Corps et âmes en élévation
Soleil monte au zénith
Les lotus s'ouvrent à cette invitation
Mains et doigts les imitent
Rapide retour vers le fond
Mort d'un rêve de gloire

[...] (La suite du poème, gravé dans une plaque en bois au pied de la voie, est indéchiffrable) »

Cédric s'attela à la variante de cette voie, un 8a+ appelé très sobrement « Variante du petit coeur » (il faillit l'enchaîner le troisième jour, mais les tristes évènements expliqués plus bas l'empêchèrent d'en faire la conquête). Guillaume se battit sur deux fronts à la fois, c'est-à-dire qu'il essaya le même 8a+ et un 8a juste à côté. Merlin, lui, ne se fixa aucun projet et vagabonda de voie en voie (il enchaina quelques voies du 7a+ au 7c).
Les quatres joyeux aventuriers ne se doutaient alors guère du terrible danger qui les guettait. Le jour suivant, nous nous accordâmes une journée de repos sous un soleil de plomb. Au menu : baignade dans le lac (qui n'était pour ainsi dire pas des plus chauds). De nos six jours au Rawyl, il ne nous en resta donc seulement deux (la suite du récit ne sera plus rédigée au passé simple parce que je commence à en avoir marre ;) ). Et, le matin du cinquième jour, lorsque nous nous sommes réveillés, nous avons découvert. la pluie. Pluie continuelle qui ne s'arrêtait pas une minute de couler sur nos tentes que nous n'osions quitter au risque d'être irrémédiablement trempés. Plic ploc, l'eau dans toute sa splendeur démoniaque. Pour vous résumer la suite, voici un extrait de notre journal d'expédition.

« 6éme jour.
Cela fait deux jours que nous restons dans nos tentes, à l'abri de la pluie qui commence néanmoins à s'infiltrer peu à peu. Quand nous avons faim, nous préparons tant bien que mal un repas sommaire. Nous envoyons leur portion à nos camarades de la tente voisine en leur lançant une ficelle accrochée à une assiette. Sans doute à cause du manque de grimpe, nous pétons les plombs chacun à notre tour. Je ne sais pas quand arrivera le mien. »

Celui qui va maintenant dans le lac, on ne pourra plus jamais le traiter de jeannette

Le dernier soir, la folie (due au manque de grimpe) et la famine ont atteint leur paroxysme. La pluie n'a pas cessé et nous a donc contraints à sauter et le petit déj' (composé d'un excellent porridge bien bourratif aux pommes/bananes) et le repas de midi faute de ne pas pouvoir utiliser le réchaud ! Bref, nous étions chacun dans nos tentes (deux par tente) occupés à faire les larves quand Nathan s'est écrié : « He, les gars, celui qui va maintenant dans le lac, on ne pourra plus jamais le traiter de jeannette ! ». Je venais de passer ma tête par l'entrée de la tente et dehors tout n'était que brouillard, humidité, pluie et température plutôt basse. Autant dire que nous n'avions aucune envie de quitter notre duvet et la tente ! C'est alors que Ced nous a demandé de regarder dehors et là, nous avons vu Guich et Cédric, nus (il faut dire que le brouillard ne permettait pas de voir à plus de trois mètres, et que si on sortait habillé on était directement mouillé), qui se précipitaient vers le lac ! Nath me regarda et notre sang ne fit qu'un tour : on est sorti de la tente en courant (nus également), pour les rattraper ! Nos pieds frigorifiés ne réagissaient pas à la douleur que nous infligeaient les cailloux. Nous sommes arrivés au lac, où nous avions l'impression d'être au bord d'une mer car notre vision était limitée étant donné la brume. Nous nous sommes alors jetés dans cette eau bien froide (en profitant également pour faire un brin de toilette) et sommes repartis aussi vite en courant vers nos tentes qui nous promettaient un abri chaud et douillet !

Finalement, le matin du dernier jour, Cédric est parti pour aller à l'open de Serre Chevalier et nous autres sommes revenus au chalet du père de Merlin pour nous reposer et nous ravitailler. Même si la pluie nous avait empêchés de grimper et d'enchaîner nos projets, nous avons vécu un des meilleurs voyages de notre vie. Pour l'instant...

Félicitons enfin Merlin qui, lorsque lui-même, Nathan et Guillaume sont revenus trois jours au Rawyl une semaine plus tard, a enchaîné le 8a+ que convoitaient Cédric et Guillaume. Cette fois-là, Nathan a travaillé un magnifique 8a sur arquées, « Cry baby ». Guillaume, lui, n'a pas pu grimper parce qu'il était malheureusement blessé au doigt et s'est contenté de faire de belles photos.

Le GDLA

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